Travailler en prévention avec des publics vulnérables

Modalités

Séminaire de 3 jours

A Namur

Au siège social
1, Rue Rèlîs Namurwès
5000 Namur
(10 min à pied de la gare)

2 sessions
Mars/Avril
Sept/Oct

18/03 + 1/04 + 15/04
25/09 + 9/10 + 23/10

Inscription:
formation@rta.be

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Présentation

Le Code définit la prévention comme «un ensemble d’actions, de type individuel et de type collectif, au bénéfice des jeunes vulnérables, de leur famille et de leurs familiers, qui favorise l’émancipation, l’autonomisation, la socialisation, la reconnaissance, la valorisation, la responsabilisation, la participation et l’acquisition ou la reprise de confiance en soi des jeunes, de leur famille et de leurs familiers en vue de réduire les risques de difficultés et les violences, visibles ou non, exercées à l’égard du jeune ou par le jeune».

Si le Code reste bien dans la lignée du décret de 1991, il a cependant introduit de nouveaux accents, de nouvelles balises (vulnérabilité, faits sociaux…), de nouvelles définitions (prévention éducative, prévention sociale), de nouveaux publics (les 18-22 ans), de nouveaux dispositifs (le chargé de prévention, le Conseil, le Collège).

Depuis l’entrée en vigueur du Code, toutes les AMO et tous les conseils de prévention ont élaboré et rédigé deux diagnostics sociaux. Les nouveaux concepts ont été mis à l’épreuve, confrontés au réel. C’est pourquoi, cinq ans après l’entrée en vigueur du Code, il semble judicieux de marquer un temps d’arrêt et de questionner collectivement la manière dont ces balises ont permis (ou non) de revisiter les pratiques, d’explorer des horizons nouveaux.

Contenus

L’état de la question

Nous ferons le point sur la situation en partant des controverses qui ont été suscitées ou réanimées par l’arrivée du Code et lors du processus des assises de la prévention, et de la manière dont les services les abordent.

  • La controverse sur le public. A qui s’adresse la prévention? L’accès à l’aide à la jeunesse est un droit pour tous les jeunes, mais la prévention doit-elle fixer des priorités? Tous les jeunes sont-ils vulnérables?
  • La controverse sur les lieux. Où faut-il être pour mener des actions de prévention? Où sont les jeunes vulnérables, où sont-ils vulnérables? Entre accessibilité et proximité, comment choisir?
  • La controverse sur les modalités de l’action. Quelles sont les balises et limites de la prévention éducative, la thérapie étant exclue?
  • La controverse sur l’articulation entre prévention éducative et prévention sociale. Comment participer à la lutte contre les inégalités, par la progression des droits structurants (*), tout en se mobilisant pour et avec le public vulnérable?

(*)  Position défendue par Christine Mahy lors de son intervention à l’occasion de la journée de lancement du processus des assises de la prévention, cf. https://www.assisesdelaprevention.be/wp-content/uploads/2023/02/_ChristineMahy.pdf

Les concepts qui permettent des éclairages

Désaffiliation et vulnérabilité: quel est le rôle des AMO?

Le code indique que la prévention se fait au bénéfice des jeunes vulnérables. Nous aborderons ce concept de vulnérabilité au départ des travaux de Robert Castel sur la désaffiliation. Nous examinerons comment la désaffiliation infléchit négativement les trajectoires des individus et comment Castel définit la vulnérabilité. Nous examinerons également le rôle des politiques publiques dans la question de la désaffiliation. Et notamment, les questions qui se posent avec l’ouverture de la prévention aux 18-22 ans, comme la question de l’insertion socio-professionnelle, celle du logement, etc.

Faits sociaux, épreuves et violences invisibles: qu’est-ce qui est à prévenir?

Les épreuves souvent cumulées que vivent les personnes qui entrent dans une spirale de désaffiliation sont de trois types: des épreuves personnelles; des épreuves produites par la violence des marchés (du travail du logement, de l’école…); des épreuves vécues dans le rapport aux institutions. Nous étudierons le rôle de l’AMO dans la lutte contre les dérives engendrées par ces épreuves.

Quant aux faits sociaux, au départ des travaux de Durkheim, nous tenterons d’identifier ceux qui concernent les AMO, y compris ceux dans lesquels les AMO peuvent, à leur corps défendant, être piégées.

Inégalités sociales: comment le non-accès aux droits participe-t-il à la reproduction des inégalités?

Le sociologue Bernard Lahire montre, dans une longue enquête de terrain, à quel point l’inégal accès aux conquêtes civilisationnelles et à tous leurs bienfaits(*) participe à la reproduction des inégalités. Il parle d’une coexistence, au sein de la société, de réalités augmentées pour certains et de réalités diminuées pour d’autres. Nous étudierons la possibilité d’explorer des chemins inédits dans une perspective de lutte contre les inégalités. 

(*) B. Lahire, Enfances de classe, de l’inégalité parmi les enfants, Paris, Seuil, 2019, p. 1171.

En pratique

Actions

A la lumière des éléments dégagés, nous examinerons quels types d’action mettre en place, au bénéfice des jeunes vulnérables:

  • en prévention éducative;
  • en prévention sociale.

Méthodologie

Nous proposons d’examiner collectivement ces notions à travers un séminaire:

«Un séminaire est un laboratoire commun qui permet à chacun des participants d’élaborer ses pratiques et ses connaissances propres.» (Michel de Certeau).

 

Formatrice

Anne-Sophie Fontaine

Directrice de RTA, également en charge de la formation, de la supervision et de l’accompagnement

Jours
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L’asbl RTA est agréée comme service de perfectionnement, formation professionnelle et information du secteur de l’aide à la jeunesse.

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